Liaison interdite (5 page)

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Authors: Cleden

Tags: #Harlequin HQN

BOOK: Liaison interdite
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*  *  *

Allongé sur le dos, Grégoire avait du mal à se concentrer sur sa lecture. À cette heure, il aurait dû se trouver avec Laura pour éplucher ses documents notariés, mais après leur dispute, il préférait rester chez lui pour ne pas s'exposer à la colère froide de la jeune femme. De toute façon, elle lui avait bien signifié que s'il se mêlait de ses affaires, leur collaboration s'arrêterait. Vu sa réaction la veille, il doutait qu'elle revienne sur sa décision.

Poussant un soupir, il posa son livre sur sa table de chevet et se redressa pour aller dans le salon. Il allait plutôt regarder un film, activité qui lui demanderait moins de concentration. Il n'avait vraiment pas envie de travailler, il ne pourrait s'empêcher de penser à Laura à chaque mot sur lequel il buterait ou à chaque sous-partie qu'il rajouterait à son plan. Damien était sorti et ne rentrerait pas de la nuit ; il avait un nouveau flirt et ne se montrait pas très compatissant avec les soucis de son colocataire, même s'il y avait participé.

La sonnerie retentit. Grégoire se dirigea vers la porte et regarda dans le judas. Il fit un pas en arrière, surpris, puis ouvrit. Laura se tenait sur le seuil.

– Tu n'es pas venu aujourd'hui.

– Quand Mohamed ne va pas à la montagne, la montagne va à Mohamed ?

Laura sourit et le cœur de Grégoire bondit dans sa poitrine. Son humour ne fonctionnait pas sur tout le monde, mais il avait l'impression de faire mouche sur la jeune femme à chaque fois. Elle reprit :

– Je me suis permis de chercher ton adresse dans ta fiche d'inscription.

– Si tu voulais me voir, tu as bien fait. Je n'aurais jamais osé t'inviter après notre délicieuse soirée d'hier.

– Je viens pour m'excuser. Je sais que tu as voulu bien faire. Tu me laisses entrer ?

– Bien sûr.

Pris de court, stupéfait, Grégoire n'avait même pas pensé à inviter Laura à l'intérieur. Il la précéda dans le salon et l'invita à s'asseoir.

– C'est propre ici. On ne dirait pas l'appartement de deux étudiants célibataires.

– Damien est encore plus maniaque que moi. Dès que je laisse traîner mes affaires, je me fais crier dessus. Tu veux boire quelque chose ? J'ai fait du thé glacé à la vanille.

– Parfait. Merci.

Il revint avec un plateau chargé d'un pichet et de deux verres. Une fois servis, le silence s'installa entre eux. Grégoire se frappa le front.

– J'ai un papier à te faire signer.

Il se précipita dans sa chambre et récupéra la fiche qu'on lui avait donnée au secrétariat, puis la tendit à Laura.

– Qu'est-ce que c'est ?

– Ton ordre de libération.

Laura lui jeta un regard intrigué avant de lire la feuille.

– Tu vas changer d'option ?

– Tu l'as dit toi-même : je n'ai pas besoin de la paléographie puisque je la pratique tous les jours. L'histoire de l'art me sera utile.

– D'après mon expérience, c'est un bon choix.

– Duvivier a signé ma fiche hier, il ne manque que ta signature et tu seras débarrassée de moi.

– Tu n'as plus besoin d'aide pour déchiffrer tes documents ?

Grégoire esquissa une moue contrite.

– Si, sûrement. Mais peut-être pourrais-tu m'aider en tant qu'amie et non plus comme professeur ?

– Sans doute.

Elle attrapa un stylo dans son sac et parapha le bas de la page.

– Alors, maintenant que ce papier est signé, tu n'es plus mon élève ?

– Tout juste.

Un peu gêné, Grégoire plongea son nez dans son verre. Ils se tenaient à distance l'un de l'autre, l'air emprunté. Finalement, Laura se leva et dit :

– Bon, eh bien, merci pour cette initiative qui va nous faciliter les choses. Je vais partir maintenant.

– Tu ne finis pas ton thé ?

– J'ai pas mal de transports pour rentrer chez l'amie qui m'héberge.

– Tu me pardonnes pour hier soir ? Tu crois que tu pourras quand même participer au colloque ?

– Duvivier a parlé de moi aux organisateurs et, apparemment, ils sont très favorables à mon intervention. Il ne peut plus reculer.

Il l'escorta jusqu'à l'entrée et attendit que les portes de l'ascenseur se referment sur elle tandis qu'ils échangeaient un long regard. Il mourait d'envie de la serrer dans ses bras, de l'embrasser, mais il ne voulait pas qu'elle le repousse comme la veille.

À regret, il regagna le salon pour ranger le plateau et les verres, la sonnerie retentit. Il ouvrit de nouveau la porte. Laura se tenait sur le seuil, un peu essoufflée.

– Tu as oublié des affaires ? lui demanda-t-il.

– Non.

Elle se balançait d'un pied sur l'autre, intimidée.

– Tu n'es plus mon élève et je ne suis plus ton professeur, exact ?

– Tout à fait exact. Tu as signé, j'ai signé, Duvivier a signé.

– J'ai donc oublié de te dire au revoir correctement.

Elle se souleva sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les siennes. Il l'attira vers lui et introduisit la langue dans sa bouche, encore fraîche après le thé glacé. Un parfum de vanille l'enveloppait. Il n'avait qu'un désir : la dévorer de baisers pour s'enivrer d'elle.

Il la guida vers la chambre. Elle le poussa sur le lit et le chevaucha, l'embrassant avec plus de passion encore, mais il la repoussa et se leva avec elle.

– Je veux en profiter plus, cette fois.

Vêtement par vêtement, il entreprit de la dévêtir. La veste tomba sur le sol, puis il défit son chemisier bouton par bouton. Chaque fois qu'il découvrait un morceau de sa peau, épaule, sein, ventre, bras, il l'embrassait, le léchait ou le mordillait. Excitée par cette exploration de son corps, elle eut bientôt la chair de poule. Il s'attardait sur les zones érogènes pour lui procurer plus de plaisir, insistant quand elle gémissait. Ensuite, il descendit la fermeture Éclair de son pantalon et le fit glisser lentement le long de ses jambes, effleurant au passage cuisses, creux du genou, mollets, pieds.

Une fois dévêtue, il la coucha délicatement sur le lit et continua à la caresser tout en l'embrassant. Mais décidément, elle ne lui laisserait pas l'initiative. Elle le déshabilla à son tour, lui arrachant presque ses habits, puis l'enfourcha, remuant son bassin sur son membre dressé. Les caresses de Laura sur sa verge l'excitaient ; son cœur palpitait. Il attrapa un préservatif et elle l'aida à l'enfiler. Sans plus attendre, il pénétra sa moiteur. Elle agitait les hanches, ses seins oscillant devant lui. Ne pouvant les atteindre avec sa langue, il les enserra au creux de ses paumes. Ils s'accordèrent d'abord sur un rythme lent avant d'accélérer tous deux leurs mouvements de reins. La sentant se contracter, il sut qu'elle approchait de l'orgasme. Elle rouvrit les yeux juste au moment de jouir et ils profitèrent ensemble de cet instant de paroxysme.

La tête sur son épaule, elle caressait son torse, emmêlant les doigts dans sa toison.

– Je crois que je rêvais de ce moment depuis la première fois que tu m'as fait l'amour à la bibliothèque.

– L'éthique enseignante devrait être interdite par la loi, commenta Grégoire avec un léger sourire.

Elle se redressa et déposa un baiser sur ses lèvres.

– Tu sais, peut-être que je vais changer d'avis sur mon au-delà. Je crois qu'après ma mort, j'aimerais bien habiter ta petite météorite et passer mon temps dans tes bras, sous les étoiles.

– Tu es la bienvenue, dit-il en la serrant contre lui.

Harlequin HQN
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est une marque déposée par Harlequin S.A.

Conception graphique : Alice NUSSBAUM

© 2013 Harlequin S.A.

ISBN 9782280300155

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