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Authors: Pierre Vallaud

Tags: #Histoire

Chronologie Des Rois De France (5 page)

BOOK: Chronologie Des Rois De France
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CHARLES II LE CHAUVE

Francfort-sur-le-Main, 823 - Avrieux, dans les Alpes, 877

Roi de France (843-877) et empereur d’Occident (875-877)

Petit-fils de Charlemagne, cadet et fils préféré de Louis I
er
le Pieux, il a longtemps déchaîné le courroux de ses demi-frères jaloux contre leur père. Malgré les circonstances politiques défavorables, les invasions, les révoltes, il a su être l’un des grands Carolingiens.

 

FILS DE LOUIS le Pieux et de Judith de Bavière, à la mort de son père, il s’allie à son demi-frère, Louis I
er
le Germanique, pour battre, à Fontenoy-en-Puisaye (841), leur aîné, Lothaire I
er
, qui est devenu empereur d’Occident (840-855). Charles et Louis renforcent leur alliance par le serment de Strasbourg en 842 : Louis parle en langue romane pour être compris des soldats de Charles et, inversement, Charles s’exprime en langue germanique. La distinction des langues annonce la distinction des nations. Charles et Louis contraignent Lothaire à faire la paix. Ils signent tous trois le traité de Verdun (843), qui partage l’Empire entre eux.

Charles obtient la Francie occidentale (qui gardera le nom de France), délimitée à l’est par la Meuse, la Saône et les Cévennes. Régnant sur une France déjà rognée, Charles doit encore lutter contre les Bretons, qui veulent leur indépendance (846). Sacré roi dans l’église Sainte-Croix à Orléans par l’archevêque de Sens, Ganelon, en 848, il est contraint de lutter sans cesse pour protéger son royaume. À la mort de Lothaire I
er
(855), il participe à la guerre civile, provoquée par l’héritage. Lui et son frère, Louis le Germanique, s’emparent chacun d’une partie de la Lotharingie en 870. Après la mort successive de ses trois neveux (les fils de Lothaire), il tente de reprendre les provinces de la vallée du Rhône et de la vallée de la Moselle. Il guerroie également en Aquitaine contre son neveu, Pépin II (864).

Son règne est très éprouvé par l’invasion des Hongrois, des Sarrasins et, surtout, des Normands, qui assiègent et pillent Paris en 845, 858 et 861. Il confie le commandement de la défense entre Seine et Loire à Robert le Fort (l’ancêtre des Capétiens).

Le trône impérial restant vacant, Charles est sacré empereur à Rome par le pape Jean VIII, le 25 décembre 875. Il ne réussit toujours pas, pourtant, à recréer l’unité de l’Empire. À la mort de Louis le Germanique, il est, une fois de plus, battu par son neveu, Louis le jeune, à Andernach, en 876.

À l’intérieur, Charles veut réorganiser le royaume, comme en témoignent ses quatre cent soixante-dix capitulaires. En 877, il cède aux instances des leudes, de plus en plus puissants, et signe le capitulaire de Quierzy, qui consacre l’hérédité des bénéfices. Tout comte qui accompagne le roi peut être, en cas de mort, remplacé dans sa charge par son fils ou son plus proche parent. Forts de cette recommandation, les comtes vont tout faire pour transformer en souveraineté personnelle la province dont on leur avait simplement confié la surveillance. Le pouvoir du roi se trouve ainsi affaibli.

Sous son règne, la renaissance carolingienne impulsée par Charlemagne est à son apogée. En 845, la célèbre Bible de Charles le Chauve est exécutée à l’abbaye Saint-Martin de Tours, incendiée peu après, le cloître de la cathédrale d’Autun s’élève, Girart de Vienne fonde l’abbaye de Vézelay.

Le roi part secourir le pape Jean VIII, menacé par les Sarrasins, mais la campagne en Italie est un échec et Charles meurt sur la route du retour en Maurienne. Son fils, Louis, lui succède.

LOUIS II LE BÈGUE

846 - Compiègne, 879

Roi de France (877-879)

 

FILS DE CHARLES II le Chauve, il est desservi par sa constitution fragile et son bégaiement. Il confirme le partage de la Lotharingie, fait en 870, par le traité de Fouron avec Louis le Jeune, roi de Germanie, en 878. Louis II le Bègue ne règne que deux ans et meurt en 879. Il ne fait que passer sur le trône, comme ses deux fils, nés de son premier mariage avec Ansgarde : Louis III (879-882) et Carloman (879-884). Son autre fils, Charles III le Simple, né de son second mariage avec Adélaïde, lui succède plus tard.

LOUIS III

v. 863 - Saint-Denis, 882

Roi de France (879-882)

 

FILS AÎNÉ de Louis II le Bègue, il partage le pouvoir avec son frère Carloman, s’occupant plus particulièrement de la Francie et de la Neustrie. Sous son règne, la dislocation de l’empire de Charlemagne s’accentue. Pour éviter une guerre, il cède la Lotharingie occidentale (880) au roi de Germanie, Louis le Jeune. Il remporte une victoire sur les pillards normands à Saucourt-en-Vimeu (881). Sans descendance, il laisse Carloman seul roi.

CARLOMAN

v. 867 - v. 884

Roi de France (879-884)

 

DEUXIÈME FILS de Louis II le Bègue et petit-fils de Charles II le Chauve, il partage d’abord le royaume avec son frère, Louis III, s’occupant plus particuli èrement de l’Aquitaine et de la Bourgogne, puis devient seul roi après la mort de ce dernier (882). Il doit reconnaître l’usurpateur Boson comme roi de Provence (879). Il lutte également contre les Normands. Il meurt à dix-sept ans d’un accident de chasse, sans descendance. Le seul héritier du trône devient le dernier fils de Louis II le Bègue, Charles, dit le Simple.

CHARLES III LE GROS

Neidingen, près de Donaueschingen, 839 - id., 888

Empereur d’Occident (881-887)

Arrière-petit-fils de Charlemagne et troisième fils de Louis I
er
le Germanique, il est roi d’Italie (879-887), de Germanie (882-887) et de France (885-887). Son surnom indique sa corpulence.

 

APRÈS les morts prématurées de Louis III et de Carloman, il ne reste plus qu’un fils de Louis II le Bègue : Charles (dit le Simple), âgé de cinq ans. Aussi les Grands lui préfèrent-ils un autre Carolingien, son cousin Charles (dit le Gros). Le pape le couronne empereur en 881 et il assure la régence de la France (884-887) pendant la minorité de Charles le Simple. En 885, les Vikings assiègent la capitale et ravagent les environs. Charles préfère acheter leur retrait que les combattre. Cette lâcheté et son incompétence à mater la révolte des aristocrates en Germanie lui valent d’être déposé, à la diète de Tribur, en 887. Il serait mort de misère si l’archevêque de Mayence ne l’avait accueilli. Il est le premier et le dernier à unir, sous une seule direction, les territoires de l’Empire carolingien, divisés depuis 843 (traité de Verdun). Il est remplac é, en France, par le Robertien Eudes.

CHARLES III LE SIMPLE

879 - Péronne, 929

Roi de France (898-922)

Petit-fils de Charles II le Chauve et fils de Louis II le Bègue, il est écarté du trône à quatre reprises : à cause de sa minorité d’abord, puis à sa majorité par les Robertiens Eudes, Robert et Raoul. Dès le XV
e
 
siècle, les chroniqueurs l’appellent « le Simple ».

 

EN 893, profitant que le roi, le Robertien Eudes, est en Aquitaine, Foulques, archevêque de Reims, fait sacrer le jeune prince carolingien, Charles. Après trois ans de lutte, les deux rois en lice négocient la paix. Charles laisse Eudes régner. En contrepartie, il reçoit une partie du royaume et devient l’héritier d’Eudes à sa mort (898).

Devenu roi, il se distingue louablement en faisant cesser les ravages des Normands en donnant en fief héréditaire la basse vallée de la Seine (911) à Rollon, leur chef. Il vient à Saint-Clair-sur-Epte recevoir l’hommage de Rollon, qui promet de se convertir et d’épouser Gisèle, l’une des filles du roi. Les Normands entrent ainsi dans la famille française. Les Hongrois, en revanche, poursuivent leurs incursions en Bourgogne. Voyant que le roi accepte de donner l’indépendance à l’une de ses provinces, les autres seigneurs réclament, à leur tour, l’autonomie. Ils forment une ligue et réussissent à faire détrôner Charles III le Simple en 922. Robert, frère d’Eudes et comte de Paris, a largement participé à la conspiration. Choisi par les Grands du royaume pour succéder au roi, il est couronné en 922. Charles, appuyé par les Lorrains, lui livre bataille aux environs de Soissons. Il est vaincu, bien que Robert soit tué (923). Le gendre de Robert, Raoul de Bourgogne, devient roi (923-929).

Charles III doit aussi abandonner la Lorraine au roi de Germanie. Il accepte l’aide de son cousin, le comte de Vermandois, qui le trahit et le fait prisonnier à Saint-Quentin. Mais sa femme, la reine Edwige, réussit à se réfugier en Angleterre avec le prince héritier. Herbert de Vermandois utilise Charles pour faire pression sur le roi Raoul puis le replonge en captivité, où il meurt après six ans passés dans la tour du château de Péronne. La chute de Charles marque le déclin définitif des Carolingiens en France.

LOUIS IV D’OUTRE-MER

920 - Reims, 954

Roi de France (936-954)

Sacré à quinze ans, mort à trente-trois par accident, au moment où, pour la première fois, ses affaires prennent bonne tournure, il est un roi sous tutelle, assez malchanceux, victime de trahisons et d’humiliations permanentes.

 

FILS DE CHARLES III le Simple et d’Edwige, une princesse anglo-saxonne, il est d’abord élevé en Angleterre (d’où son nom) par sa mère, après la destitution de son père (922). À la mort de Raoul (936), duc des Francs, qui avait remplacé son père à la tête du royaume, il aurait dû voir le pouvoir lui échapper. En effet, Hugues le Grand, fils du roi Robert tué à Soissons, pouvait prétendre à la succession. Mais, la couronne ne lui semblant guère désirable, Hugues préf ère rappeler le fils légitime du dernier roi carolingien. Louis débarque à Boulogne. Il est accueilli par Hugues et de nombreux seigneurs qui lui jurent fidélité. Il plaît par sa prestance et sa jeunesse. On lui offre un cheval fougueux, qu’il maîtrise – présage trompeur.

Sacré roi à Laon le 20 juin 936, Louis IV se retrouve à la tête d’un royaume sans domaines. Hugues le Grand est comte de Paris, maître du pays entre Seine et Loire et de la Bourgogne. Herbert domine le Vermandois. Les successeurs de Rollon tiennent la Normandie, les comtes de Flandre contrôlent le Nord. Il y a un roi de Provence. Isolé sur sa montagne de Laon, dernier asile des Carolingiens, Louis IV accepte d’abord la tutelle d’Hugues le Grand, nommé « 
dux Francorum
 » au lendemain du sacre, puis le combat. Il voit que les prétentions d’Hugues le Grand portent ombrage aux autres princes et en profite. Il rappelle d’Angleterre sa mère Edwige, l’installe à Laon, où elle supplée à son absence pendant ses campagnes. Il donne réparation à Hugues le Noir (frère du roi précédent) en le nommant marquis de Bourgogne.

Otton, roi de Germanie et véritable maître du jeu, est alors allié à Hugues le Grand et Herbert de Vermandois. Le 2 octobre 939, Otton écrase les ducs de Franconie et de Lorraine, qui ont fait hommage au roi de France. Louis a tout juste le temps d’épouser la veuve de Gilbert de Lorraine, Gerberge, sœur d’Otton, qui, comme telle, l’aidera. Affaibli, Louis ne renonce pas pour autant à la guerre, tandis qu’Otton, roi de Germanie, est de plus en plus enclin à l’aider à restaurer la paix dans son royaume.

Deux événements font évoluer la situation. La mort d’Herbert de Vermandois, après laquelle Hugues le Grand se montre conciliant. En contrepartie, il reprend, à cette occasion, son titre de « duc des Francs », dont il n’avait que brièvement joui. L’assassinat du prince normand Guillaume Longue-Épée par le comte de Flandre Arnoul laisse les Normands partagés entre Hugues le Grand et Louis IV. Le roi avait promis Bayeux à son « duc des Francs » mais, trouvant l’appui des troupes d’Arnoul, accepte la soumission directe des habitants de la ville. Hugues rompt aussitôt avec lui. Les Normands ne pardonnent pas à Louis son association avec Arnoul, l’assassin de leur prince. Le 13 juillet 945, le roi est fait prisonnier. Libéré, il est remis entre les mains d’Hugues le Grand et contraint de lui donner Laon. Cet acte provoque l’indignation de plusieurs princes d’Occident. Otton lui-même se décide à intervenir. Il lui rend Reims. En 948, Louis IV revient exposer à Otton, devant la diète d’Ingelheim, ses récriminations envers Hugues. L’Église condamne ce dernier, venant une fois de plus au secours des Carolingiens. Hugues résiste encore quelque temps, puis se réconcilie avec le roi.

Enfin roi à part entière, Louis IV meurt alors, victime d’une chute de cheval, le 10 septembre 954. Il avait eu l’heureuse inspiration de donner en mariage sa fille Gerberge à Albert de Vermandois, ce qui vaudra définitivement au Carolingien la fidélité de la famille. Son fils, Lothaire, âgé de treize ans, lui succède.

LOTHAIRE

Laon, 941 - Compiègne, 986

Roi de France (954-986)

Placé sous la tutelle des ducs des Francs successifs, Hugues le Grand puis Hugues Capet, l’avant-dernier des Carolingiens n’a qu’une étroite marge de manœuvre pour gouverner.

 

À LA MORT du père de Lothaire, Louis IV d’Outre-Mer, Hugues le Grand peut prétendre une nouvelle fois à la succession. Mais il préfère laisser à nouveau la couronne au successeur carolingien légitime. Roi à l’âge de treize ans, Lothaire gouverne d’abord sous l’étroite tutelle d’Hugues le Grand, puis, à la mort de ce dernier (956), sous la domination de son fils Hugues Capet. Comme le résume l’archevêque de Reims : « Lothaire n’est roi de France qu’en nom ; Hugues ne l’est pas en nom, mais en acte et en fait. »

Placé dans la même situation que son père, Lothaire ne mène toutefois pas du tout la même politique à l’égard de l’Allemagne. Il cherche à conquérir les vallées de la Moselle et du Rhin, berceau de sa famille. En 978, il envahit brutalement la Lorraine et lutte contre Otton II, empereur germanique, qui riposte en ravageant la Champagne, l’Ile-de-France et arrive devant Paris. Ces guerres épuisantes favorisent l’ascension d’Hugues Capet et consacrent l’avènement du clan des Robertiens.

Selon la tradition royale franque, jusqu’alors toujours appliquée, tous les fils du roi défunt se partagent son royaume. À la mort de Louis IV d’Outre-Mer, Lothaire aurait donc dû le partager avec son frère Charles, âgé d’un an au décès de leur père. Mais il n’en fait rien. Au contraire, pour empêcher Charles de faire valoir ses droits, il fait sacrer son fils Louis, à peine âgé de treize ans, avec l’assentiment du duc des Francs, Hugues Capet. Lothaire a pour successeur son fils, Louis V, dit le Fain éant.

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