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Authors: Pierre Vallaud

Tags: #Histoire

Chronologie Des Rois De France (15 page)

BOOK: Chronologie Des Rois De France
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La quatrième branche, dite des « Bourbons d’Espagne », est issue de Philippe V, roi d’Espagne, petit-fils de Louis XIV. Elle règne sur l’Espagne de 1700 à 1931, et à nouveau depuis 1975 avec Juan Carlos I
er
. Elle occupe le trône des Deux-Siciles jusqu’en 1860, celui du duché de Parme et Plaisance jusqu’en 1859. En 1987, le millénaire capétien plaça sous les feux de l’actualité le duc d’Anjou, petit-fils du roi d’Espagne, Alphonse XIII, issu de la branche espagnole des Bourbons. Ce dernier étant mort brutalement en 1989, son successeur est le prince Louis de Bourbon, né à Madrid en 1974.

HENRI IV

Pau, 1553 - Paris, 1610

Roi de France (1589-1610) et de Navarre (1572-1610)

Le règne d’Henri IV, chef de la maison des Bourbons, constitue une étape importante dans l’instauration de l’absolutisme. Descendant lointain et direct de Saint Louis, roi conquérant puis civilisateur, Henri IV reste dans l’histoire comme un personnage de légende, fiché entre la poule au pot et le panache blanc.

 

FILS D’ANTOINE de Bourbon et de Jeanne III d’Albret, reine de Navarre, qui l’élève dans la foi protestante, Henri IV devint très tôt le chef du parti calviniste sous la tutelle de Coligny, s’illustrant dans les batailles des guerres de Religion. Pour soutenir la réconciliation entre catholiques et huguenots, il fait alors partie intégrante des combinaisons matrimoniales mises en place par Catherine de Médicis. Au jeune roi de Navarre est promise Marguerite, la sœur du roi (et cousine d’Henri, plus connue sous le nom de reine Margot). Mais la politique de réconciliation est brutalement interrompue par le massacre de la Saint-Barth élemy juste après ses noces – Henri a épousé la reine Margot le 18 août 1572 –, dans la nuit du 23 au 24 août 1572, tandis qu’entre trois et six mille personnes sont massacrées dans Paris, il est retenu dans les appartements royaux. Le couteau sous la gorge, il abjure. Ayant échappé à la mort au prix de ce premier reniement, il se retrouve captif à la Cour et ne réussit à s’enfuir qu’au bout de quatre ans (1576). Il redevient alors calviniste et guerroie plusieurs années à la tête du parti protestant.

La mort du duc d’Alençon, frère d’Henri III, fait de lui l’héritier présomptif de la couronne mais, en 1585, Henri III le déchoit de sa succession. Henri de Navarre cumule les handicaps : à la fois rebelle au roi, calviniste et relaps. La guerre civile rebondit. C’est la guerre dite « des trois Henri » : Henri III, à la tête des royalistes, Henri de Guise, chef de la Ligue catholique, et Henri de Navarre, chef des protestants. Servi à la longue par les dissensions et les excès de la Ligue catholique, la mort d’Henri III, mais aussi par l’opinion inquiète des ingérences espagnoles, Henri IV, malgré ses victoires contre les ligueurs – Arques en 1589, Ivry en 1590, bataille où, tandis qu’il entraîne ses troupes, il prononce ces mots célèbres : « Ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la victoire » –, décide, en 1593, d’abjurer le protestantisme : « Paris vaut bien une messe. » Il se fait sacrer à Chartres en février 1594, et Paris lui ouvre enfin ses portes le 22 mars 1594. Enfin, en novembre 1595, il obtient le pardon du pape. Henri IV signe l’édit de Nantes (13 avril 1598), qui accorde aux protestants d’importants avantages : la liberté de conscience, l’égalité devant l’emploi et plusieurs places fortes. L’épuisement des deux adversaires aboutit au rétablissement de la paix (traité de Vervins avec les Espagnols, 2 mai 1598).

Sa popularité, mais aussi sa grande adresse politique permettent à Henri IV d’œuvrer à la restauration de l’autorité royale, usée par trente ans de guerre civile, mais aussi à la réorganisation du royaume. Il affirme son autorité face au Parlement et impose l’obéissance à la haute noblesse, qui est écartée du pouvoir. L’édit de la Paulette (décembre 1604) institue l’hérédité des charges. Les officiers gagnent le droit de transmettre leur charge à leur héritier moyennant le paiement d’une taxe égale au soixantième de la valeur de cette charge. L’État s’attache ainsi des fonctionnaires dévoués.

Henri IV travaille aussi au redressement financier et économique de la France. Les finances sont restaurées par Sully, grand voyer de France, l’agriculture encouragée par Olivier de Serres et l’industrie rénovée notamment grâce à la création de manufactures. Celles-ci s’établissent à Lyon, Tours, Paris, en Poitou, en Béarn, et exportent les soies, les tapisseries et les cuirs. Les routes défoncées par la guerre sont remises en état, les marchandises peuvent circuler. Les marais de la Saintonge sont asséchés. Henri IV fait achever le Pont-Neuf, qu’il inaugure à cheval en 1603.

Parties des côtes françaises, les expéditions de Samuel de Champlain vont explorer la vallée du Saint-Laurent au Canada où le navigateur fonde la colonie française de Québec.

À l’extérieur, Henri IV poursuit sa politique de méfiance à l’égard des Habsbourg d’Espagne, allant jusqu’à s’allier aux princes protestants allemands et aux Suisses prêts à entrer en guerre contre l’Espagne. Il contraint aussi le duc de Savoie à lui céder la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex (1601).

Époux de Marie de Médicis en 1600, après l’annulation de son premier mariage, Henri IV a six enfants légitimes, la vie sentimentale du « Vert Galant » restant aussi mouvementée que par le passé.

Ses maîtresses les plus célèbres sont Gabrielle d’Estr ées, Henriette d’Entragues et Charlotte des Essarts.

Le 13 mai 1610, néanmoins, ayant fait sacrer Marie de Médicis (surnommée la « Grosse banquière ») à Saint-Denis et lui ayant confié la régence, Henri IV se prépare à intervenir en Allemagne. Il tombe alors, poignardé par Ravaillac, le 14 mai 1610.

L’agitation paysanne, l’opposition des extrémistes catholiques et protestants non désarmés expliquent pour beaucoup cet assassinat. Henri IV laisse à son successeur, son fils de neuf ans, le futur Louis XIII, un royaume prospère.

LOUIS XIII

Fontainebleau, 1601 - Saint-Germain-en-Laye, 1643

Roi de France (1610-1643)

Timide et secret, Louis XIII fut l’une des figures les plus énigmatiques de la royauté française, l’historiographie l’ayant souvent présenté comme un roi fantoche, le pouvoir réel appartenant à son ministre Richelieu. Louis XIII, roi sans génie, sut s’attacher un ministre puissant et respectueux car Richelieu ne prit aucune décision sans son accord.

 

FILS AÎNÉ d’Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII n’a que neuf ans à la mort de son père. Sa mère assure la régence avec son favori, Concini, et Leonora Galigaï.

Elle arrange le mariage de Louis avec l’infante d’Espagne, Anne d’Autriche, en même temps que celui de sa fille Élisabeth avec l’infant Philippe. La politique dépensière de Concini, devenu maréchal de France, fait se dresser contre elle les Grands, les protestants et le peuple.

Majeur à treize ans, en 1614, Louis est sacré roi à Reims le 20 octobre 1614. Une semaine après s’ouvrent les derniers états généraux avant ceux de 1789. Ils n’aboutissent à aucune mesure importante et ne font qu’exacerber les désaccords entre les différents États. Toujours tenu à l’écart du pouvoir par sa mère et Concini, délaissé sauf de sa bonne « maman-fille », la reine Margot, il se lie avec son fauconnier, Charles de Luynes. C’est sur ses conseils qu’il décide le « coup d’État » du 24 avril 1617 : il fait assassiner Concini (1617), exiler sa mère à Blois et brûler « la Galigaï » comme sorcière. Il rappelle les ministres de son père, renvoie Richelieu et laisse son propre favori gouverner et poursuivre la politique catholique de la régente.

Les abus de Luynes incitent les Grands à chercher l’alliance de la reine-mère. Richelieu sert alors de médiateur pour réconcilier la mère et le fils, tandis que les protestants en profitent pour prendre les armes. En 1621, Luynes est emporté par une épidémie. Richelieu s’arrange alors pour gagner la confiance du roi.

C’est seulement à partir de 1624, avec l’entrée de Richelieu au Conseil du roi, que Louis XIII élabore une nouvelle politique. Pendant dix-huit ans, Richelieu sera son principal ministre, tandis que graviteront autour du roi des favoris successifs. Le régime devient franchement absolutiste: les états généraux et l’assemblée des notables ne sont plus convoqués. Le règne de Louis s’accompagne de la constitution d’un État fort, centralis é et tout-puissant, intervenant dans tous les domaines (promulgation du code Michau en 1629, création de l’Académie française en 1635). L’autorit é royale est restaurée par la création des intendants et la lutte contre les féodaux et les protestants.

Véritable État dans l’État, les protestants résistent au roi et à Richelieu, qui en vient à bout à l’issue du long et terrible siège de La Rochelle (1627-1628). L’édit d’Alès (28 juin 1629) consacre la reprise en main royale : fin des privilèges politiques, militaires et juridiques des huguenots contre pardon royal et tolérance.

En règle générale, Louis XIII et Richelieu brisent toutes les oppositions. Au moindre doute de complot, les suspects sont éliminés. Le comte de Chalais (1626), le maréchal de Marillac et le duc de Montmorency (1632), Cinq-Mars pourtant longtemps favori adulé et De Thou (1642) en font la cruelle expérience. Ce qui n’empêche pas le frère du roi, Gaston d’Orléans, encouragé par Marie de Médicis, de fomenter complot sur complot.

La reine-mère, elle-m ême, tente une dernière action contre Richelieu, le 10 novembre 1630. Dans la journée, Louis XIII, alité, lui promet la destitution de Richelieu mais, quelques heures plus tard, il convoque le cardinal pour… lui renouveler sa confiance et lui livrer ses ennemis. Ayant échoué, Marie de Médicis doit définitivement quitter le royaume. C’est la journée des Dupes.

À l’extérieur, Louis XIII, contre l’avis du parti dévot (dominé par la reine-mère avant son exil) favorable à une alliance avec l’Espagne, choisit d’imposer la puissance de la France en Europe en luttant contre les Habsbourg d’Espagne et s’engage dans la guerre de Trente Ans. À partir de 1635, cette terrible guerre alourdit les charges fiscales.

En un demi-siècle, le produit des impôts a été multipli é par sept et le montant des impôts directs a triplé. L’alourdissement de la fiscalité provoque des révoltes paysannes. Louis XIII et Richelieu profitent de cette situation d’urgence pour limiter les pouvoirs locaux (parlements, seigneurs de province). (Saint) Vincent de Paul soulage les malades, les pauvres et les abandonnés, qui sont en nombre croissant.

Commencée par des défaites (Corbie 1636) et des révoltes antifiscales, la guerre permet aux Français d’occuper l’Artois et le Roussillon. À l’extérieur également, Louis constitue un empire colonial au Canada, en Afrique et aux Antilles.

Le 4 décembre 1642, Richelieu s’éteint, Mazarin lui succ ède. Louis meurt à son tour le 14 mai 1643. Il est le dernier souverain à être pleuré par son peuple. Après vingt-trois ans de mariage infécond, l’union du très chrétien Louis – mari occasionnel et amant platonique – et d’Anne donne naissance à Louis Dieudonné en 1638 et à Philippe en 1640.

LOUIS XIV LE GRAND

Saint-Germain-en-Laye, 1638 - Versailles, 1715

Roi de France (1643-1715)

Le règne le plus long de l’histoire de France, traversé de succès mais aussi de guerres particulièrement ruineuses, porte à son apogée l’absolutisme royal. Ayant choisi le Soleil comme emblème, Louis XIV règne sur une France qui accède, par l’éclat des lettres et des arts, à une place de premier ordre en Europe.

 

LE DROIT DIVIN vit ses dernières heures de gloire avec celui qui proclame : « Quand je demande, il me semble que cela veut dire : je veux et j’aurai, ou, au moins, qu’il y a si peu de différence qu’elle n’est pas connaissable. »

Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, il n’a que cinq ans à la mort de son père. Sa mère, Anne, appelle donc au pouvoir le cardinal de Mazarin pour une régence qui va durer de 1643 à 1661. Mazarin va devoir gouverner contre des frondes (1648-1653). La poursuite de la guerre contre l’Espagne exige des moyens financiers croissants. En retour, le parlement de Paris propose, en juin 1648, une réforme complète du mode de gouvernement : suppression des intendants, baisse des impôts… Après avoir fait semblant de céder, Mazarin fait arrêter trois parlementaires. Le coup de force déclenche la Fronde parlementaire de Paris les 26, 27 et 28 août 1648. Des barricades s’élèvent, les Parisiens prennent les armes. Anne d’Autriche et le jeune roi s’enfuient de la capitale le 5 janvier 1649. Profondément marqué par les souvenirs de la Fronde, la fuite, l’errance, le bruit des combats, Louis en tire très tôt un vif sentiment de ses prérogatives royales.

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