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Authors: Pierre Vallaud

Tags: #Histoire

Chronologie Des Rois De France (6 page)

BOOK: Chronologie Des Rois De France
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LOUIS V LE FAINÉANT

v. 967 - Compiègne, 987

Roi de France (986-987)

 

FILS DE LOTHAIRE, associé au trône dès 978, il succède à son père avec l’accord d’Hugues Capet, qui aurait pu prendre la couronne à sa place s’il l’avait désirée. Le 8 juin 986, il est sacré à Compiègne. D’emblée sous la tutelle d’un Robertien, comme ses prédécesseurs, il est très influencé par sa mère, Emma, fille de l’impératrice Adélaïde, qui l’incite à se rapprocher des Ottoniens. De santé déjà fragile, il voit son règne abrégé par un accident. Il est surnommé à tort le Fain éant, car l’unique année de son règne ne lui donne pas le temps de faire quoi que ce soit. Sans postérité, avec lui s’éteint la branche française de la dynastie des Carolingiens, à l’exception de Charles de Lorraine, frère de Lothaire. Hugues Capet est élu pour lui succéder.

LES ROBERTIENS

Robert le Fort, fondateur de la lignée des « Robertiens » et issu d’une famille neustrienne, s’illustre d’abord comme chef de guerre. Le roi carolingien Charles le Chauve le remarque et lui confie le commandement de marches de l’empire. Robert le Fort, déjà comte d’Anjou, est titré, comme Pépin de Herstal et Charles Martel, « duc des Francs ». Mais sa fidélité au roi est limitée et il est, avec Ganelon, l’un des chefs de l’opposition aristocratique, qui veut offrir la couronne à Louis le Germanique. Tué par surprise dans une embuscade à Brissarthe en septembre 866, il laisse deux fils qui, poursuivant ses exploits guerriers, vont monter sur le trône de France : Eudes et Robert I
er
. Puis la couronne passe à Raoul de Bourgogne, le gendre de Robert, et à Hugues le Grand, le fils de Robert, qui s’appelle « duc des Francs », laissant au Carolingien Louis IV d’Outre-Mer le titre de roi. Hugues Capet, le fils d’Hugues le Grand, en revanche, fonde la dynastie des Capétiens.

EUDES (OU EUDE)

v. 860 - La Fère, 898

Comte de Paris vers 882 puis roi de France (888-898)

Il est le premier roi non carolingien depuis Pépin le Bref.

 

FILS DE ROBERT le Fort, il s’illustre dans la défense de Paris contre les Normands (885-886). « Le comte Eudes, dit le poète Abbon, abattait autant d’ennemis qu’il lançait de javelots. »

Retranché dans Paris assiégé par les Normands, Eudes se porte volontaire pour s’échapper de la ville et aller demander des renforts à l’empereur Charles III le Gros, qui, lui, a choisi d’acheter le départ des envahisseurs.

Après l’abdication de Charles III le Gros (887), les grands vassaux nomment roi l’héroïque défenseur de Paris, en attendant la majorité du dernier héritier carolingien, Charles (dit le Simple). Eudes est donc sacré à Compiègne (888). Il se montre ainsi le digne héritier de sa famille, très puissante dans l’ancienne Neustrie. Déjà comte de Paris, Eudes obtient le titre de duc des Francs, comme son père. Il justifie ces honneurs en remportant une nouvelle victoire sur les Normands dans la forêt de Montfaucon, en Argonne (888).

Eudes contrôle bien le nord du pays, mais ne peut rien contre les grands laïcs au sud de la Loire. Ne se sentant pas en mesure d’écarter totalement du pouvoir la famille de Charlemagne, Eudes, après avoir combattu son rival carolingien, lui cède une partie du royaume et le reconnaît pour successeur (897). À sa mort, Charles III le Simple monte effectivement sur le trône. Pendant près d’un siècle vont se succéder alternativement au pouvoir les Carolingiens et la famille des nouveaux ducs des Francs.

ROBERT I
er

v. 865 - Soissons, 923

Roi de France (922-923)

 

FILS DE ROBERT le Fort, frère d’Eudes, marquis de Neustrie, duc des Francs, ancêtre des Capétiens, il se montre d’abord fidèle à son roi et s’illustre dans la lutte contre les Normands (911).

En 922, en revanche, au cœur d’une conspiration, il s’arrange pour être élu par les Grands, révoltés contre Charles III le Simple. Mais il est tué le 15 juin 923, lors d’une bataille pourtant remportée par ses armées, à Soissons, contre Charles III. Sa mort n’entraîne pas le retour dudit Charles III et c’est son propre gendre, Raoul de Bourgogne, qui succède à Robert.

RAOUL

? - 936

Roi de France (923-936)

 

GENDRE DE ROBERT I
er
, Raoul, marquis de Bourgogne, participe à la conspiration de son beau-père contre le roi Charles III le Simple (922). Puis il est choisi par les Francs, à la mort de Robert I
er
, pour lui succéder et régner une fois encore à la place de Charles III le Simple. Il doit lutter contre Rollon puis contre Guillaume Longue-Épée, ducs de Normandie. Il doit également combattre de grands vassaux révoltés comme Herbert, comte de Vermandois. Il doit enfin repousser les raids des Hongrois dans l’est du royaume.

Énergique et courageux, il a résisté aux princes puissants du nord de la France, s’est fait reconnaître par les Méridionaux, a pris pied en région rhodanienne. Raoul meurt sans postérité. Le Carolingien Louis IV d’Outre-Mer lui succ ède.

HUGUES LE GRAND (OU LE BLANC, OU L’ABBÉ)

v. 897 – Dourdan, 956

Comte de Paris et duc des Francs (937-956)

Placé sous la tutelle des maires du palais successifs, Hugues le Grand puis Hugues Capet, l’avant-dernier des Carolingiens n’a qu’une étroite marge de manœuvre pour gouverner.

 

FILS DE ROBERT I
er
, neveu d’Eudes. Surnommé le faiseur de rois, il contribue, en 922, à la victoire de son père sur le roi Charles III le Simple, puis arrange d’abord l’élection au trône de son beau-frère, Raoul de Bourgogne (923), ensuite celle du Carolingien Louis IV d’Outre-Mer (936) et, enfin, celle du fils de ce dernier, Lothaire. Il élargit considérablement ses possessions en échange de son soutien et est, en réalité, longtemps le véritable maître du royaume de France.

Il aide Raoul à combattre les Normands et à se faire reconnaître en Aquitaine (924). Nommé
dux Francorum
(« duc des Francs ») au lendemain du sacre de Louis IV d’Outre-Mer, il étend son domaine de la Loire à la Meuse. Très vite, selon le roi, Hugues est « dans tous nos royaumes le second après nous ». « Tous nos royaumes » désigne les Francs, les Aquitains, les Bourguignons. Le pape Léon VII le reconnaît comme prince des Francs (937). Hugues se comporte comme une sorte de maire du palais. Il emmène le roi à ses côtés à la conquête de la Bourgogne, reprend Langres à Hugues le Noir (frère du roi précédent, Raoul), lui arrache le nord de son duché, le comté de Sens, puis reconduit Louis IV d’Outre-Mer à Paris avec l’intention de l’y tenir sous sa coupe. Mais le jeune roi se rebelle et donne la Bourgogne à Hugues le Noir. Hugues le Grand le combat alors au prix d’une alliance avec son ennemi de toujours, Herbert de Vermandois. Consommant leur trahison, Hugues et Herbert prêtent hommage à Otton I
er
, le roi de Germanie, ce qui engendre un long conflit (940-950). Reims tombe entre leurs mains (942).

Louis IV ne renonce pas à la guerre et Otton, vrai maître du jeu, est de plus en plus enclin à ce que la paix revienne. Il fait bon marché de l’hommage d’Hugues et l’invite à rendre sa fidélité à son roi naturel. Hugues le Grand se montre plus conciliant. À la mort d’Herbert de Vermandois, Hugues le Grand, dont la sœur n’est autre que la veuve du défunt, veille à ce que la succession se passe au mieux, pour sa famille comme pour le roi Louis IV. Il s’engage à ce que ses neveux restituent à la couronne certaines abbayes et le comté d’Amiens. Autre signe de bonne volonté, après l’assassinat de Guillaume Longue-Épée, Hugues consent à ce que le roi administre la Normandie pendant la minorit é de Richard, l’héritier de Guillaume.

Mais les choses se gâtent. Le roi, qui avait promis Bayeux à Hugues, profite du soutien des troupes d’Arnoul, comte de Flandre, pour accepter la soumission directe de la ville à sa personne. Hugues rompt avec lui et l’emporte. Louis, captif, est remis entre ses mains. Hugues l’oblige à lui donner Laon. Cet excès d’ambition déclenche les foudres des autres princes et d’Otton I
er
, qui attaquent Hugues et assiègent Reims. En juin 948, Hugues le Grand est excommuni é au synode d’Ingelheim. Il doit rabaisser ses prétentions. Il se résout à négocier, continue à guerroyer contre des seigneurs fidèles à Louis IV puis se réconcilie définitivement avec le roi (953).

Louis IV mort, Lothaire lui succède et l’insatiable duc revient à la charge. Il réclame la suzeraineté de la Bourgogne et de l’Aquitaine. Il obtient la Bourgogne. Pour l’Aquitaine, en revanche, l’entreprise se révèle plus compliquée. Il lui faut faire la guerre à Guillaume Tête d’Étoupe, qui porte le titre de duc. Hugues emmène Lothaire en campagne, il vainc les troupes de Guillaume, mais il doit battre en retraite. L’Aquitaine échappe à Hugues le Grand. En revanche, Richard de Normandie, arrivé en âge d’exercer le pouvoir, se reconna ît son vassal. Or, à travers la Normandie, il détient la suzerainet é de la Bretagne. Enfin, sa fille Béatrice épouse, en 954, le comte Frédéric de Barn, très puissant en Lorraine. Il meurt le 16 ou 17 juin 956, maître d’un domaine qui recouvre une grande partie du royaume. Il est inhumé à Saint-Denis, près de son oncle Eudes. À sa mort, la puissance des Robertiens est à son apogée.

LES CAPÉTIENS

Troisième dynastie des rois de France, elle commence à l’avènement d’Hugues Capet (987), élu roi par les Grands du royaume à la place de Charles de Lorraine, dernier prétendant légitime des Carolingiens.

Les Capétiens directs sont au pouvoir de 987 à 1328 avec quinze rois en trois cent quarante et un ans : Hugues Capet (987-996), Robert II le Pieux (996-1031), Henri I
er
(1031-1060), Philippe I
er
(1060-1108), Louis VI (1108-1137), Louis VII (1137-1180), Philippe II Auguste (1180-1223), Louis VIII (1223-1226), Louis IX ou saint Louis (l226-1270), Philippe III le Hardi (1270-1285), Philippe IV le Bel (1285-1314), Louis X le Hutin (1314-1316), Jean I
er
(1316), Philippe V le Long (1316-1322) et Charles IV le Bel (1322-1328).

Bien qu’issu des Robertiens, famille qui a joué un grand rôle politique et qui a donné des rois à la France, Hugues Capet, duc des Francs, n’a, à son avènement, qu’une puissance limitée. Son minuscule domaine d’Île-de-France est cerné par de puissants vassaux, notamment les ducs d’Aquitaine, de Normandie et de Bourgogne. La longévité et le pouvoir de sa famille, peu prévisibles à l’origine, s’expliquent par plusieurs raisons. La continuité dynastique est d’abord due à la chance que tous les Capétiens aient engendré des héritiers mâles (jusqu’en 1314). Elle vient aussi de leur politique judicieuse, qui choisit la primog éniture et impose la succession héréditaire. L’élection par les Grands met longtemps à disparaître mais, jusqu’en 1179, chaque souverain fait, de son vivant, élire et couronner son fils aîné. À partir de Philippe II Auguste, la coutume disparaît, ce qui prouve que le principe de l’hérédité monarchique est établi.

Les Capétiens s’attachent avec patience à consolider et agrandir le domaine royal. Ils imposent, au cours du XII
e
 
siècle, la suzeraineté royale à tous les seigneurs du royaume, tirant une force particulière du sacre et du soutien de l’Église. En 1328, seules la Flandre, la Bretagne, la Guyenne, la Bourgogne et quelques fiefs de moindre importance se trouvent en dehors du domaine royal.

Une fois leur domaine agrandi et leur royaume affermi, les grands Capétiens, Philippe II Auguste, Louis IX et Philippe IV le Bel, s’attachent à développer une administration centralisée. Sous Philippe II Auguste apparaissent les enquêteurs royaux (bailli et sénéchal), contrôlés, sous Saint Louis, par des enquêteurs royaux. L’appel à la justice royale se développe et une juridiction spéciale, le Parlement, s’instaure progressivement. Philippe IV le Bel réorganise le trésor. À la mort de Philippe V le Long, sans héritier mâle, c’est son frère, Charles IV le Bel, qui monte sur le trône. À son tour sans postérité mâle, Charles IV le Bel amène sur le trône la branche collatérale des Capétiens de Valois. L’élection de Philippe VI, petit-fils de Philippe III le Hardi, au détriment d’Édouard III d’Angleterre, petit-fils par sa mère de Philippe IV le Bel, est l’une des causes de la guerre de Cent Ans.

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